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Type d'édifice: Département:



Aincourt
Type d'édifice : Chateau fort | Crée le : 06/03/2011 à 12:21 | Auteur : Franck | Département : 95.

AINCOURT (95)

Maison forte des seigneurs de Maudetour

 

 

I Résumé :

 

La maison forte d’Aincourt n’est pas le siège éponyme de la famille du même nom. A l’origine de ce fief, un manoir du XIs construit à côté de l’église actuelle (XI-XVIs) et qui devint une ferme au XVIs sous le nom de « ferme de Boran ». Cette ferme encore citée en 1767 a disparu aujourd’hui.

 

II Situation géographique :

  

III Contexte géopolitique et historique :

 

 

A l’origine d’Aincourt, une villa Gallo-romaine.

Le toponyme Aincourt proviendrait du germanique « agin » et du latin cortem (domaine) et suivant les époques il apparaît dans les textes sous des formes diverses comme Ayencourt et Incourt. Aincourt est né de la réunion des fiefs de Brunel et de Boran qui dépendaient d’Arthies et relevait de la châtellenie de la Roche Guyon.

Quatre seigneurs connus ont porté le nom Aincourt :

 - Hugues d’Aincourt en 1034.

 - Gestrude d’Aincourt, fille d’Hugues en 1062.

 - Gautier d’Aincourt, chevalier sans fortune, qui vivait de domesticité auprès de grands seigneurs et se mettant au service de Guillaume le Bâtard en 1047, devint par la suite (par fait de guerre) seigneur d’Aincourt en 1082.

 - Gaszo d’Aincourt en 1149.

Mais il semble qu »aucun d’entre eux n’est habité la maison forte, car le manoir seigneurial se trouvait à côté de l’église en lieu et place de la ferme Boran.

La maison forme d’Aincourt est citée dans un cartulaire du XIIs entre 1197 et 1205. On parle d’un édifice militaire sous le nom de « grande ferme d’Aincourt ».

En 1293, elle est citée sous le nom de « maison forte d’Aincourt en Arthie ».

La maison forte d’Aincourt était un poste de guet (appelé du tertre) dans la défense de la seigneurie de Maudetour et la frontière avec la Normandie n’était pas loin.

On peut imaginer un maison forte créer par la famille de Maudetour dans la seigneurie d’Aincourt comme une co-seigneurie.

A la fin de la guerre de 100 ans (vers 1430), la maison forte d’Aincourt était occupée par un capitaine et quelques soldats.

En 1490, Jehan de Fontenay, seigneur de Fontenay Mauvoisin (78), est le seigneur de la terre d’Aincourt.

Fontenay Mauvoisin étant le fief originel de la puissante famille des Mauvoisin (voulant dire mauvais voisin) au XI et XIIs, nous avons donc un descendant de cette puissante famille seigneur d’Aincourt.

En 1500, le seigneur de la Roche Guyon Bertin de Silly chambellan du roi Louis XI, acquière la terre d’Aincourt.

De 1574 à 1652, la famille de Guiry prend possession de la seigneurie d’Aincourt.

Vers 1750, la maison forte d’Aincourt est vendu comme une ferme, à l’époque on l’appel « ferme du colombier ».

Un incendie dans les années 50, a endommagé les étages supérieurs qui ont perdu leur volume initial. Les angles de la façade Est se sont effondrés sur 2 niveaux (1 et 2).

 

       IV Héraldique :

  

 Les armes d’Aincourt se blasonnent ainsi : .[

 

V Plan des lieux :

Plan (croquis visuel sans mesure) réalisé en novembre 2010, suite à une visite sur place avec M. Olivier Nicolas.

  

VI Descriptif  du site:

 

1 La Maison forte d’Aincourt :

Situé au Nord du château seigneurial d’Aincourt, la maison forte se compose d’une tour logis de l’extrème fin du XIIs, de reste d’enceinte de la même époque et d’un batiment (commun) du XVIIIs. Sur les plans du cadastre Napoléonien  on voit des bâtiments agricoles, un colombier circulaire de 8m de diamètre et un puit profond de 4m qui n’existent plus aujourd’hui.

De part sa disposition intérieure, la maison forte d’Aincourt peut être rapprochée au donjon de Saint Denis du Tertre (rdc servant d’écurie et de cellier), et pour sa physionomie générale à la tour logis (comtale) de Montmélian (fénêtres géminées, porte au rdc, logis rectangulaire sans contreforts, deux niveaux sous terrasse etc.) ;

 

1-1) La Bayle

 

au nord de cette maison forte, un vaste terrassement aujourd’hui occupé par des bâtiments agricoles pourrait être une vaste basse cour.

 

1-2) La Haute cour

 

a) La tour logis romane :

la tour logis se présence sous la forme d’un rectangle de 21m x 9m et de 14m de haut aux murs épais de 1,85m. Elle est construit en blocage avec des pierres non équarris mélangé à de la chaux faisant office de mortier etchaîné aux angles avec de la belle pierre de taille. Sur sa face Sud, on décèle au niv 01 les restes bouchés de 3 fenêtres géminées à coussièges. Ces fenêtres ont du être couvertes par un linteau monolithe et séparée par un meneau colonnette sans décoration végétal (comme pour la tour logis de Montmélian). Ces deux baies sont en léger retrait (voir croquis de 1934) par rapport au parement externe du mur (comme pour la tour logis de Lavilletertre). Ces éléments tardifs à l’ouverture romane annonce le style Gothique d’où une datation des années 1190. A l’intérieur on trouve les restes d’une peinture murale du XIVs représentant une joute entre deux chevaliers.

Un rdc pour le stockage des aliments (vaste cellier) accessible depuis une porte au Sud et une vaste écurie également accessible par une porte romane.

Ces deux pièces haute de  7m sont séparé par un mur de refend et éclairé par 6 fentes de jour de type archère à simple ébrasement (biaisée vers l’extérieur) d’origine romane (comme à Montmélian) dont deux à la base du glacis de l’Est ainsi que des trous de boulin pour la fixation des échafaudes lors de la construction de l’édifice (visible en 1934).

  

Un premier étage, accessible par un escalier extérieur (de 32 marches plus un palier de six marches monolithiques) sur la façade Nord est  haut de  4m est reparti en 3 pièces le tout séparé par un mur de refend. Depuis la porte d’accès au premier niveau on débouche directement sur une vaste pièce faisant office de salle de réception (Aula), cette pièce est éclairée par 2 fenêtres géminées à coussièges et chauffée par une cheminée (intégrée au mur de refend). Cette pièce est décoré d’une fresque représentant une joute entre 2 chevaliers et sur les autres murs on discerne des vestiges de d’autres peintures également du XIVs.

A sa gauche une pièce (aujourd’hui disparu faisait office d’oratoire. Elle devait être éclairée par une fenêtre géminée (par symétrie). A droite, une pièce également éclairée par une fenêtre géminée, faisait office de chambre (Caméra), on discerne plusieurs placards (2) creusés dans l’épaisseur des murs. On trouve également un escalier droit en bois qui permet d’accéder aux combles. Le plancher bas comme le haut (non voûtés) sont constitué de poutres sur solives sur lesquelles on peut voir des restes de peinture datable des XV ou XVIs.

Explication de la fresque de la joute du XIVs :

On y reconnaît deux chevaux richement harnachés se cabrant ainsi que deux personnages. C’est la représentation « d’un pas d’armes ». C’est la joute exécutée vers 1370 entre le Gallois de Guiry (dont les descendants ont été seigneurs d’Aincourt) et Bernard de Théméricourt seigneur d’Arthie.

Un deuxième étage, faisant office de grenier à blé éclairé par 3 petites lucarnes. A l’origine on peut imaginer un étage plutôt défensif, une terrasse couronnée de créneaux et de merlons dont 2 lucarnes seraient les restes ou un toit à 2 pans comme aujourd’hui. On accède à ce niveau depuis un escalier en bois dans l’angle Nord Ouest du niveau 01.

  

Conclusion:  Cet édifice aux allures de donjon roman des XI-XIIs sans contreforts, aux murs épais n'a rien avoir avec un donjon purement militaire, entre autre:

  • Le choix d'une porte au Rdc, peu défendable en cas d'attaque et des planchers en bois qui permettent une propagation rapide d'un incendie en cas de prise par l'attaquant.
  • Un accès au premier étage par un escalier extérieur en dur, facile à utiliser par un attaquant et de plus pas défendu par des meurtrières.
  • Une absence totale de meurtrières même au niveau de la plateforme sommitale.

 

b) L’enceinte :

Enceinte en deux parties, en belles pierres de taille aux angles et en mélange de meulières pour le reste de l’enceinte. Bien visible sur sa face Ouest et Sud, elle semble datable de la même époque que le logis. Le reste de l’enceinte (face Est) à été fortement repris au XVIIIs. Les restes d’une porte du XVIIIs donne accès à la cour, elle remplace sûrement une tour porte du XIIIs.

 

c) La cour :

Dans la cour existe encore différents bâtiments dont un contre l’entrée qui accuse le XVIIIs. A l’origine dans la cour, il existait un puit circulaire de 4m de profondeur et un colombier également circulaire de 8m de diamètre. Ce colombier comportait une voûte en plein cintre et une échelle en bois pour accéder aux différents boulins.

 

2 Le manoir seigneurial d’Aincourt :

 

2-1) Présentation

 

le manoir seigneurial d’Aincourt se présente aujourd’hui comme un modeste château de la fin du XIXs en lieu et place de la ferme de Boran. La ferme de Boran dont il dit en 1767, que les bâtiments sont contemporains de la maison forte d’Aincourt. Plusieurs bâtiments en équerre, grande porte d’entrée, vaste cour et haut mur d’enceinte, le tous à disparu au XIXs.

 

2-2) Photos et essais de restitution

                                

                                2-2) Chapelle castrale romane

Il reste essentiellement la nef romane des XI-XIIs, intégrant de belles fenêtres romanes en plein cintre.

 

VII Remerciement:

 

Un remerciement tout particulier à Monsieur , propriétaire des lieux, pour nous avoir permis de visiter ces lieux.

 

VIII Index et bibliographie :

1) Livres :

 

- Donjons romans des pays d'Ouest: André Châtelain- 1973.

- Châteaux forts "images de pierre des guerres médiévales": André Châtelain- 1983.

- Châteaux et enceintes de la France médiévale, de la défense à la résidence, tome I "Les organes de la défense": Jean Mesqui- 1991.

- Châteaux et enceintes de la France médiévale, de la défense à la résidence, tome II "La résidence et les éléments d'architecture": Jean Mesqui- 1993.

- Dictionnaire des châteaux et des fortifications du moyen en France: Charles-Laurent Salch- 1979 (red. 1987).

- Demeures médiévales "coeur de la cité": Pierre Garrigou Grandchamps- 1999.

- Les Cisterciens: Julie Roux- 2003.

- Pour comprendre les monuments de la France: J.A. Brutails- 1997.

- L'héraldique: Claude Wensler- 1997.

 

- Châteaux forts et féodalité en Ile de France du XI au XIIIs: André Châtelain- 1983.

- Le patrimoine des communes des Yvelines: FLOHIC - 2000.

- Guide DESLOGIS-LACOSTE "Val d’Oise" 95: Michel de le Torre- 1999.

- Le guide du patrimoine "Ile de France": J-M Perouse de Montclos- 1994.

- L'Ile de France des châteaux forts: Christian Corvisier- 2004.

- Ile de France Gothique 2 "les demeures seigneuriales": Jean Mesqui- 1988.

- Dictionnaire des châteaux de France "Ile de France":Yvan Christ- 1978.

- « La dernière Maison Forte du Vexin Français : Aincourt », de Léon Plancouard – 1934.

- « La Maison Forte de la Villetertre » : Louis Régnier – 1919.

- « La ferme Fortifiée du fort à Authevernes » : A. Georges Poulain – 1934.

 

2) Sites internet :

 

lien vers le diaporama;    Aincourt


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