Biographies

Type d'édifice: Département:



Lavilletertre
Type d'édifice : Chateau fort | Crée le : 08/03/2011 à 21:52 | Auteur : Franck | Département : 60.

LAVILLETERTE (60)

Maison forte disparu du Vexin Français

 

          I Résumé :

 

Située dans l’actuel parc de la maison hospitalière (ancien château XVIIIs) des frères de Saint Jean de Dieu, la maison forte de Lavilletertre de l’extrême fin du XIIS, a été démolie vers 1922.

 

II Situation géographique :

 

III Contexte géopolitique et historique :

 

A l’origine Lavilletertre pourrait être une villa Gallo-romaine.

L’étymologie Lavilletertre voudrait dire la ville du tertre, faisant référence à un tertre soit Celtique (tombeau) ou à une motte castrale du temps des invasions Scandinaves. On peut imaginer qu’il y eu une motte castrale comme à Saint Martin du Tertre (95).

On peut imaginer un fief des Boury (ou Maudetour) aux XI et XIIs puis à la famille de Trie au XIIIs.

On ne sait rien de l’histoire de Lavilletertre avant le XIVs.

En 1368, le fief de Lavilletertre fut donné par Charles V à l’église du Vivier en Brie (autre château de possession royale en Seine et Marne) puis vendue à Hugues de Boulay en 1370. Hugues de Boulay marié à Marguerite de Trie (commune de l’Oise) fut chambellan de Charles VI.

La maison forte de Lavilletertre a été prise et détruite par les Anglais à la fin de la guerre de cent ans en 1418 exactement après la défaite d’Azincourt.

Au XVs, le fief passa de la famille de Trie à celle de Valliquerville.

Lors des guerres de religions à la fin du XVIs (ou début XVIIs), la face Sud disparut (incendie ou mine) ainsi que le bâtiment des communs, à cette époque le domaine appartenait à la célèbre famille de Mornay (possesseur des châteaux de Villarceau, d’Ambleville et d’Omerville en Val D’Oise).

A la fin du XVIIIs, la moitié des faces Ouest et Est s’effondrèrent.

Un château fut construit à ces cotés au début du XVIIIs vers 1710 et sur un plan terrier daté de 1739, on voit apparaître ces 2 bâtisses. Abandonné depuis le XVIIs, la maison forte tombât dans l’oubli, sous un épais manteau végétal. En 1807, le château fut restauré par la famille des Courtils.

Possession de la princesse de Béthune-Hesdigneul à la fin du XIXs, en 1919, une première étude biographique est réalisée par Léon Régnier avec un plan de Le Bret.

En 1921, le château et le parc furent donnés par la marquise de Meyronnet aux frères hospitaliers de Saint Jean de Dieu. Les ruines devenues menaçantes et inutiles ils décidèrent d’en raser ses restes et ce fut fait l’année suivante en 1922 soit 3 ans après une première étude.

On ne peut qu’être déçu de voir disparaître les vestiges assez bien conservés d’une si belle maison forte du XIIs, c’est pour cela, en voyant quelques photos du début du XXs, que je me promis de lui consacrer cette modeste biographie car aujourd’hui tant d’édifices médiévaux disparaissent dans l’indifférence la plus totale.

 

       IV Héraldique :

  

 

 

Les armes d’Aincourt se blasonnent ainsi : « D'azur au lion d'argent portant au col un écusson d'or au lion de sable (Famille Des Courtils) »

Les armoiries de la commune sont celles combinées des familles Des Courtils et Lemoyne de Bellisle.
 

V Plan des lieux :

Plan à l'échelle réalisé en mars 2011, suite à une visite sur place avec M. Bruno Baron (en mai 1995).

VI Descriptif  du site:

 

1 La Maison forte de Lavilletertre :

 

La maison forte de Lavilletertre n’existe plus aujourd’hui, elle a été démolie en 1922, une étude a été réalisée en 1919 par Léon Régnier. Cet édifice imposant datable des années 1170, est de forme rectangulaire de 24m sur 11m (sans les contreforts aux angles) pour une hauteur de 14m (identique à la maison forte d’Aincourt). Cet édifice constitué de deux niveaux sur plancher en bois séparés par un épais mur de refend, orienté Est-Ouest intégrant l’escalier distribuant les différents étages. Ainsi chaque niveau comportait 2 pièces distinctes. A l’angle Nord Ouest, une tourelle de latrines, éclairés par 3 vastes fenêtres en plein cintre, était accessible depuis le rdc par un escalier droit rampant dans l’épaisseur des murs (comme une gaine de circulation).

Chaque niveau était chauffé par une vaste cheminée dont le conduit extérieur était apparent sur la façade Nord. Sur la façade Ouest, un bâtiment « des communs » en retour d’équerre venait compléter la maison forte. Ce bâtiment dont on voit le négatif sur une gravure du XVIIs, avait des dimensions de 10m sur 20m environ et il comportait au moins 2 niveaux sur un vaste cellier souterrain.

On peut imaginer un talus entourant cette maison forte ainsi que des fossés.

 

1-1) La Bayle

 

Au nord et à l’ouest de cette maison forte, un vaste terrassement aujourd’hui occupé par les communs du château du XVIIIs peut correspondre à une vaste basse cour.

 

1-2) La Haute cour

 

a) La tour logis romane :

 

La tour logis se présence sous la forme d’un rectangle de 21m x 11m et de 14m de haut aux murs épais de 1,70m pour les faces Est et Nord, de 2, 35m pour la face Ouest et de 2,20m pour la face Sud. Elle est construit en blocage avec des pierres non équarris mélangé à de la chaux faisant office de mortier et chaîné aux angles avec de la belle pierre de taille. Les angles Nord Est, Sud Est, Nord et Sud sont renforcés par des contreforts à 2 ressauts épais de 0,85m et haut de   m. Au milieu de la face Nord un contrefort de 2,12m d’épaisseur abrite le conduit des cheminées du rdc et du premier niveau.

  

Un rdc pour la garde, chauffé par une cheminée, est éclairé par 7 archères (5 visibles sur les différentes lithogravures et 2 supposées sur la façade Sud disparu) ou fente de jour à double ébrasement. On accède à la maison forte depuis ce niveau par une porte en tiers point sur la façade Ouest. On remarque également 2 petites fentes de jour pour l’éclairage de l’escalier des latrines sur la façade Nord ainsi que des trous de boulin pour la fixation des échafaudes lors de la construction de l’édifice sur la façade Ouest.

Un premier étage, accessible depuis le rdc par un escalier droit intérieur intégré dans l’épais mur de refend. Cette étage est chauffé par une vaste cheminé à hotte, il est éclairé par 6 baies géminées (4 visibles sur les différentes lithogravures et 2 supposées sur la façade Sud disparu) couvertes par un linteau monolithe et séparées par un meneau colonnette. Ces baies sont en léger retrait par rapport au parement externe du mur, encadrées par une archivolte en plein cintre retombant de chaque coté sur 2 colonnettes, ces baies sont datables de la deuxième moitié du XIIs. On a également sur la façade Ouest une baie en plein cintre avec linteau plat sans colonnette. Ces baies aux chapiteaux à décors végétal (identiques à ceux de la chapelle castrale, type feuille d’eau) et aux petits arcs brisés évidés dans le linteau annoncent l’arrivée du style gothique mais l’archivolte et la base des colonnettes restent romane (milieu du XIIs). On voit également 2 petites fentes de jour pour l’éclairage de la cage d’escalier desservant les différents niveaux.

Un deuxième étage, faisant office de défense sommitale. On peut imaginer un étage plutôt défensif, une terrasse couronnée de créneaux et de merlons ou un toit à 2 pans. On accède à ce niveau depuis l’escalier intégré dans le mur de refend.

b) L’enceinte :

 

Sur le terrain, dans un bosquet (parc du château) il existe toujours un terrassement pouvant correspondre à l’implantation de la maison forte. On y décèle les traces d’un fossé.

 

c) Le batiment Annexe :

Sur la face Ouest de la maison, en retour d’équerre existait un bâtiment de 10m sur 20m environ, d’au moins 2 étages. Un rez de chaussé datable du XVs a 2 voûtes en berceau réunis par des piliers centraux. Ce niveau donne accès par le biais d’un escalier droit à un vaste cellier (avec des arcs à ressaut à triple voussures) encore existant aujourd’hui (mais remblayé), cette cave a la forme d’une croix de Lorraine (type Horreum)

 

2 L’église romane ancienne chapelle castrale :

 

2-1) Présentation

 

Magnifique église du XIIs, dont les fenêtres et chapiteaux rappel ceux de la maison forte.

 

2-2) Photos et essais de restitution

  

VII Remerciement:

 

Un remerciement tout particulier à Monsieur , propriétaire des lieux, pour nous avoir permis de visiter ces lieux.

 

 

VIII Index et bibliographie :

 

1) Livres :

 

- Donjons romans des pays d'Ouest: André Châtelain- 1973.

- Châteaux forts "images de pierre des guerres médiévales": André Châtelain- 1983.

- Châteaux et enceintes de la France médiévale, de la défense à la résidence, tome I "Les organes de la défense": Jean Mesqui- 1991.

- Châteaux et enceintes de la France médiévale, de la défense à la résidence, tome II "La résidence et les éléments d'architecture": Jean Mesqui- 1993.

- Dictionnaire des châteaux et des fortifications du moyen en France: Charles-Laurent Salch- 1979 (red. 1987).

- Demeures médiévales "coeur de la cité": Pierre Garrigou Grandchamps- 1999.

- Les Cisterciens: Julie Roux- 2003.

- Pour comprendre les monuments de la France: J.A. Brutails- 1997.

- L'héraldique: Claude Wensler- 1997.

 

- Châteaux forts et féodalité en Ile de France du XI au XIIIs: André Châtelain- 1983.

- Le patrimoine des communes des Yvelines: FLOHIC - 2000.

- Guide DESLOGIS-LACOSTE "Val d’Oise" 95: Michel de le Torre- 1999.

- Le guide du patrimoine "Ile de France": J-M Perouse de Montclos- 1994.

- L'Ile de France des châteaux forts: Christian Corvisier- 2004.

- Ile de France Gothique 2 "les demeures seigneuriales": Jean Mesqui- 1988.

- Dictionnaire des châteaux de France "Ile de France":Yvan Christ- 1978.

- « La dernière Maison Forte du Vexin Français : Aincourt », de Léon Plancouard – 1934.

- « La Maison Forte de la Villetertre » : Louis Régnier – 1919.

- « La ferme Fortifiée du fort à Authevernes » : A. Georges Poulain – 1934.

 

2) Sites internet :

 

Blasons

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